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Photo du rédacteurCécile Reix

Refus anxieux scolaire, le syndrome de l'escargot


Ce n'est pas tant la peur de l'établissement scolaire en lui-même qui angoisse, mais plutôt un ensemble de situations variées renvoyant à la subjectivité et à des expériences antérieures, considérées comme négatives. Aussi, parfois, l'emploi du terme "refus anxieux scolaire" est préféré à celui de "phobie scolaire". Ce phénomène semble s'être accentué depuis le confinement lié à la crise sanitaire. Certains parlent aujourd'hui de syndrome de l'escargot.



"À l’image de l’escargot qui se réfugie dans sa coquille dès qu’il aperçoit un danger, de nombreux adolescents aux prédispositions anxieuses ont eu du mal à quitter leur nid douillet après avoir goûté au confort des cours à distance durant le confinement." (Olano, Marc. « Phobie scolaire », Lien Social, vol. 1319, no. 12, 2022, pp. 18-24).


L'évitement des situations vécues comme négatives et angoissantes peut aboutir à une mise en retrait social. Le jeune s'isole, se coupe de ses amis, de sa famille, met sa vie en suspend. Ce phénomène est désigné en japonais par le terme "Hikikomori". Ces conduites en augmentation au Japon mais aussi dans d'autres pays (France, Italie,...) amènent également à envisager ce trouble sous une perspective sociale. Compris alors comme l'expression de mal-être au passage à l'âge adulte, il serait plus particulièrement lié à la pression à la réussite et à l'autodétermination, caractéristiques de ce stade développemental (Vellut, Natacha, et al. Hikikomori. Une expérience de confinement. Presses de l’EHESP, 2021).


Comment accompagner ?


La confrontation à l'échec conduit parfois à l'effondrement narcissique. Un des objectifs thérapeutiques peut être d'amener le jeune à y faire face. Par exemple, les professionnels de "l'école des héros" se servent de la médiation des jeux vidéo. Ils font le pari de changer l'addiction des jeunes qu'ils reçoivent en création dans les domaines informatique et graphique, valorisant ainsi leurs compétences (https://lecoledesheros.com).


Le rôle de la famille dans la prise en charge est central. C'est elle qui porte une demande, là où l'adolescent n'en a pas. Plusieurs types d'aide peuvent être proposés, entre autres, restaurer les fonctions parentales à l'aide de guidance, ou bien soutenir les processus identitaires avec la psychothérapie. Ces deux formes d'accompagnement ont pour but un changement dans le lien parent-enfant.


Attention toutefois, la famille n'est pas à entendre comme étant uniquement à soutenir, mais doit être aussi considérée comme partie prenante de l'accompagnement à mettre en œuvre. Cette posture active des parents les place en relai des soignants, leur expertise leur permettant également parfois d'aider d'autres familles concernées (https://phobie-scolaire.org).


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